Vers la société du contrôle total et de la surveillance permanente (partie 4)
Des forces policières et de contrôles renforcées
En plus de toutes ces technologies liberticides, la lutte contre le terrorisme a vu, un peu partout sur la planète, une augmentation de la présence policière. Voire même parfois de troupes militaires.
Contrôle de personnes « suspectes » dans le métro de Londres par des policiers en arme, arsenal policier lors de manifestations à New York, intervention de la police fédérale lors d'une fausse alerte à la bombe à Bruxelles...
La psychose du terrorisme, savamment entretenue par les médias, a bien évidemment monté d'un cran après les attentats de Madrid et de Londres, amenant derechef l'amélioration et la modernisation des moyens d'investigation policiers.
En outre, désormais, dans certains pays (dont la Belgique), les forces de police ont reçu, via de nouvelles lois liberticides, l'autorisation de mener des « techniques spéciales d'investigation » sans mandat d'arrêt obligatoire, à n'importe quel moment du jour et de la nuit, y compris la fouille du domicile des suspects et à l'insu de ceux-ci.
Les camps d'internement pour civils et les prisons secrètes de torture
Nous avons tous entendu parler de la prison de Guantanamo. Basée en dehors des USA, à Cuba, cette prison possède l'extraordinaire faculté de violer les droits de l'homme et les accords de Genève sur les prisonniers de guerre sans qu'aucune sanction internationale ne soit intervenue à l'encontre des Etats-Unis. En outre, les USA détiennent, depuis quelques années déjà, plusieurs centaines de détenus présumés « terroristes » qui ont été arrêtés sans accusation , sans mandat, et qui n'ont toujours pas reçu (à l'exception d'une dizaine d'entre eux) de procès !
Ce qui est nettement moins connu, c'est que les USA possèdent, sur leur propre territoire, près de 800 prisons qui ont été transformées en « camps de détention pour civils » ! L'ex-ministre de la « Justice » des USA, John Ashcroft, a notamment participé activement à la création de ces camps. Tout récemment, la compagnie Halliburton (qui appartient à Dick Cheney, le vice-président des USA) a reçu $385 millions afin de construire des camps de ce genre ! Ces camps sont réservés pour les CIVILS, et non plus à des terroristes ou à des criminels de guerre. Et comme les USA sont en train de surveiller et d'espionner de plus en plus les manifestants, les activistes et autres contestataires, on perçoit clairement la dérive qui est en train de mener à la dictature. On a en fin de compte la nette impression que l'histoire se répète, et que les nouveaux camps de concentration nazis sont en train de s'ouvrir.
En tant qu'Européens, n'ayons pas la naïveté arrogante de penser que nous sommes à l'abri de telles mesures : il y a peu, au Pays-Bas, une prison « Big Brother » a été ouverte à Lelystad. Cette prison, réservée à la petite criminalité, est en réalité destinée à toute personne ayant commis un petit délit, si minime soit-il (par exemple, les pères qui ne paient pas les pensions alimentaires de leurs enfants, ou les gens qui ont commis un menu larcin dans une épicerie) ! Les prisonniers y sont filmés en permanence, et un système capable de détecter l'humeur y a été placé !
Ajoutons encore à ces faits inquiétants les ignobles « prisons secrètes » de torture de la CIA. La prison la plus connue de ce genre est certainement Abou Ghraïb (Irak), qui a fait scandale dans la presse. Mais elle n'est pas la seule. Ces prisons sont localisées un peu partout, y compris en Europe. Des citoyens européens suspectés de terrorisme ont ainsi été kidnappés, emmenés dans ces prisons secrètes par avion, torturés (parfois à mort !), et ce avec l'accord tacite de nos gouvernements européens ! En effet, Craig Murray, ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan entre 2002 et 2004 et qui a été contraint par le gouvernement à démissionner car il avait publié sur son site web des informations sur ce genre d'activités sales de son pays, a dénoncé ces faits et a affirmé que l'Union européenne était au courant de ce type de pratiques criminelles.
Bizarrement, malgré les violations répétées des décrets et du droit international, personne n'ose traduire en justice les coupables du gouvernement américain et leurs complices des gouvernements européens. Nous vivons dans une époque où la peur et la lâcheté priment, et où l'on accepte l'inacceptable. Là aussi, il y a un lien avec l'Allemagne nazie. Car si les Nazis ont réussi à commettre tous leurs horribles méfaits, ce fut essentiellement grâce au silence coupable et à l'acceptation de la population allemande.
« Nous n'oublierons jamais », disaient-ils en parlant des leçons à tirer de la seconde guerre mondiale... En réalité, il semble bien que l'humanité n'ait pas retenu grand chose !
Ces camps d'internement pour civils et prisons de torture constituent le danger ultime de la société de surveillance, de contrôle et de répression. Nous sommes engagés dans une logique qui est celle-là. Il est grand temps de s'en rendre compte, de le reconnaître et de s'insurger contre cet état de fait, sinon nous nous retrouverons, demain, au sein de la société du « 4e Reich » !
Un débat public inexistant
Toutes ces mesures et technologies nous sont présentées par la propagande des mass médias comme nécessaires, bénéfiques, sécurisantes. En cela, la presse écrite ou télévisée applique ce que ceux qui la dirigent (les groupes transnationaux ou le gouvernement) lui ordonnent.
Les citoyens sont ainsi maintenus dans une vision biaisée et orientée, et dans l'ignorance des dangers et dérives réels des lois et technologies liberticides. Cela empêche bien évidemment les réactions populaires (« ne pas faire de vagues » = un des grands principes des médias).
Quant au débat public, fort est de constater qu'il est inexistant ou en tout cas réduit à son plus strict minimum.
Il faut de plus signaler que toutes ces lois et mesures liberticides sont prises sans la moindre consultation populaire démocratique. Les gens au pouvoir décident, éventuellement en concertation avec les secteurs de l'industrie concernés. Le processus dit « démocratique » se limite à cela.
On nous présente de plus comme « inévitable », sous des prétextes de soi-disant « sécurité » et de soi-disant « humanisme », le fait que nous devrions abandonner une partie de nos libertés et de notre vie privée. Ceci est bien entendu une escroquerie totale et une façon fourbe de « justifier » l'agrandissement systématique des pouvoirs de l'état et la dictature.
Il serait grand temps que les citoyens du monde et de notre pays se réveillent et se battent pour conserver ce que leurs ancêtres ont acquis parfois au prix de leur vie : une démocratie véritable, des libertés, une vie privée et des droits inaliénables.
Sans quoi, la société de demain risque fort de ressembler à celle de l'Allemagne d'il y a 65 ans, ou pire encore...